S'aimer en temps de guerre (1916-1918)

Extraits d'une correspondance amoureuse

S

"Une petite flamme en moi s'est allumée..."

Cette phrase est le titre donné à une lecture-spectacle proposée par les AVO ainsi qu'au travail d'Ariane Brunko-Méautis publié dans le cadre de l'ouvrage Coups de foudre à la Belle Epoque, Neuchâtel, Alphil, 2017.

Le 1er juin 1916, Jaques Henriod (1887-1966), un jeune pasteur neuchâtelois, déclare sa flamme à Elisabeth Veyrassat (1893-1970), une étudiante lausannoise qu'il a rencontrée lors d'une réunion de l'Association chrétienne d'étudiants de Genève, dont il est le secrétaire. Une correspondance amoureuse s'ensuit jusqu'à la date du mariage, le 31 mai 1918.

Jaques adresse 149 lettres à Elisabeth, et celle-ci lui envoie 213 courriers. Tous deux racontent leur vie au jour le jour, font part de leurs doutes et de leurs espérances, témoignant d'un amour basé sur la sincérité et l'amour du Christ. Chacun devra vaincre ses scrupules, et Elisabeth lever les obstacles familiaux à son amour pour Jaques (son père s'oppose longtemps à une union avec un jeune pasteur sans emploi fixe et de santé fragile), avant que le mariage puisse être célébré.

Jaques occupe une charge de pasteur suffragant aux Eplatures, de novembre 1916 à mai 1917, avant de seconder son père pasteur à Fleurier, puis d'être nommé à la tête de la paroisse de Begnins (VD), où il s'installe en septembre 1917. Elisabeth lui écrit principalement de Lausanne et des Mayens de Sion où elle a l'habitude de passer ses vacances.

Peut-on s'aimer en temps de guerre ? Les quelques pages qui suivent montrent que nos deux amoureux ne peuvent s'abstraire du terrible conflit qui se déroule autour des frontières de la Suisse.

Table des matières

"Une jeune femme veuve après 6 semaines seulement de vie commune avant la guerre..."

"C'est horrible, lugubre..."

"Réagir contre le marasme qui pèse un peu sur tout le monde du fait de cette guerre."

"Et dire que là-bas, au nord-ouest, sur des kilomètres et des kilomètres, des hommes tuent, meurent et souffrent."

Un sermon en temps de guerre

"A quel point on est maintenant écœuré par ce qui touche à la guerre."

"Et la fin de la guerre est de plus en plus dans les brouillards de l’avenir."