Lundi 11 avril - mercredi 13 avril 1887 : Berlin - Dresde - Prague

Carte de la région de Plötzscha (tous droits réservés)

[]
Cliquez pour agrandir

DEUXIÈME VOYAGE : BERLIN – TÜBINGEN, 11 – 20 AVRIL 1887

Lundi 11 avril : départ pour Dresde où Daniel découvre la salade russe

C’est le lundi de Pâques que Daniel quitte Berlin pour Tübingen afin d’accomplir dans sa célèbre université son deuxième semestre de théologie. Il part en compagnie d’un condisciple, un certain Muller. Oubliées les jupes de maman et la nostalgie du beau Pays de Neuchâtel. Séchées les larmes des premiers soirs de son voyage, dans sa chambre d’hôtel. Son voyage et son séjour à Berlin, loin des siens, l’ont mûri. Il est devenu un homme. S’il pleure, c’est à cause d’un vilain rhume.

Mercredi 13 avril : en route pour Prague

Daniel n’a pas hésité à mettre Prague dans la liste des villes de l’Empire allemand qu’il tient à visiter. Bien que cette célèbre cité ne se trouve pas directement sur sa route, lui imposant un grand détour, elle lui offre l’occasion de traverser les paysages majestueux de la Suisse saxonne. Dans le train, il rencontre un jeune Neuchâtelois qu’il a connu sur les bancs de l’école et qui accomplit son école de guerre en Allemagne. À l’instar des nombreux étudiants qui partent, à cette époque, se former dans les universités allemandes, de nombreux officiers suisses suivent des stages de formation dans les écoles de guerre allemandes, ce qui explique leur germanophilie durant la Première Guerre mondiale.

Le train fait halte à Pötzscha que visite Daniel. Petit village de la Suisse saxonne, il est situé à l’entrée d’une gorge très étroite où l’Elbe s’engouffre avec force. Il apparaît sur les cartes géographiques au début du XVIe siècle et est habité par des haleurs qui aident les bateaux à franchir cette passe dangereuse. Dès 1848, le train y fait halte pour permettre aux voyageurs, amoureux de paysages romantiques, de traverser l’Elbe sur un bac et de rejoindre la station touristique de Wehlen.

Daniel gagne un point de vue au-dessus de ce village d’où il peut mieux admirer la beauté du paysage. Et comme à son habitude, il ne peut s’empêcher de le comparer, en moins grandiose, à sa Suisse chérie. Puis il redescend, après avoir empli ses yeux de toute cette beauté alpestre.