Vacances familiales sur la Côte d'Azur en 1927
Julien Bourquin a tenu épisodiquement un journal entre 1927 et 1932, alors qu’il était pasteur à Chézard-Saint-Martin, puis à Cortaillod. Ce récit de vacances de l’été 1927 en est tiré.
Julien-Albert BOURQUIN est né à La Chaux-de-Fonds le 16 juillet 1885. C’est le fils aîné d’Albert Bourquin et Marie-Caroline Bourquin-Jaccard. Il fait des études de théologie à Genève et à Neuchâtel. Consacré en 1913, il assume les tâches paroissiales à Fenin (de 1913 à 1916), Chézard-Saint-Martin (de 1916 à 1928) et Cortaillod (de 1928 à sa retraite en 1950), avant de se retirer à Bôle. Il décède le 11 février 1959. Féru d’histoire régionale, il préside la Société d’histoire et d’archéologie de 1941 à 1943. Egalement philatéliste et peintre amateur, il a écrit Des portes qui s’ouvrent ou la vie de Jules Paroz, 1824-1906 (1954), un ouvrage consacré au travail pédagogique de Jules Paroz, ainsi que de multiples articles et comptes rendus dans la presse, signés en général de ses initiales (JAB).
Julien Bourquin épouse en 1915 Violette Gros (1892-1985), dont il a deux fils : Daniel Julien (1916-2012) et Jean-Paul Bourquin (né en 1917). C’est avec son épouse et ses fils qu’il part en vacances pour Sanary-sur-Mer, dans le Var, en juillet 1927. Il est accueilli chez sa sœur Inès (1891-1985) et son beau-frère Paul Baillod (1886-1950), qui possèdent là depuis peu une résidence secondaire, le Mas Ferridah. Les Baillod ont été incités à acheter cette résidence par leur ami le peintre Alcide Le Beau, dont il est aussi question. Le Beau, né à Lorient en Bretagne le 29 juillet 1873, avait été interné en Suisse durant la Première Guerre mondiale. En 1921, il s’était établi à Sanary, où il finira ses jours le 10 août 1943.
La commune de Sanary-sur-Mer ne connaît pas encore en 1927 le développement touristique qui caractérisera la Côte d’Azur dès la fin des années 1950. Après 1933, elle devient le lieu d'exil de nombreux intellectuels allemands et autrichiens fuyant le nazisme. La cousine de Paul Baillod, l’écrivaine neuchâteloise Cilette Ofaire (1891-1964) s’y fixe définitivement en 1940 dans une petite maison appelée « La Nostra ». Le 13 novembre 1942, Sanary-sur-Mer est occupé par l’armée allemande, qui envahit la zone libre. En juin 1944, les Allemands détruisent des villas et des hôtels pour dégager des zones de tir, en vue d’un débarquement. Des bombardements alliés aggravent les dommages. La commune se reconstruit et connaît une forte croissance sur le plan touristique depuis les années 1980-1990.
Albert Bourquin-Jaccard (1860-1948), dont il est question dans ce récit de vacances, est un notable de La Chaux-de-Fonds où il passe toute sa vie. Chef d’une maison d’horlogerie, il dirige également l’entreprise de construction Bourquin et Nuding. Président, entre autres, de la Société des intérêts immobiliers, de la Société d’embellissement de La Chaux-de-Fonds, du Conseil d’administration des Tramways de La Chaux-de-Fonds, il est aussi ancien d’Eglise, skieur, escrimeur. Alors que la famille de son fils descend vers le Sud par le train de nuit, Albert Bourquin choisit l’avion.
Voir aussi sur ce site les dossiers :
Vie scolaire / Une vie d’étudiant à la belle Epoque (extraits de lettres écrites d’Allemagne par Paul Baillod à sa famille, 1905-1907)
Vie domestique / Un règlement de ménage (rédigé par Inès Baillod-Bourquin dans l’Entre-deux-guerres)
Loisirs, vie associative / Quand des Chaux-de-Fonniers embarquaient à bord du Normandie (extraits du journal de voyage de Marie-Caroline Bourquin-Jaccard, été 1939)
AVO Fonds Jean-Paul Bourquin