"Le dernier navire partant cette année..."
Le décalage entre les nouvelles données et celles reçues de l'autre côté de l'Atlantique s'accentue encore avec la saison.
Extraits:
Paramaribo, 10 décembre 1840
Ma chère Louise!
Il y a dix jours que j'ai eu le plaisir de t'écrire ma 9e lettre d'ici. J'ai appris hier que du 13 au 16 de ce mois, le dernier navire partant cette année se mettra sous voiles et qu'il se passera peut-être 3 ou 4 semaines avant qu'une nouvelle occasion de t'écrire se présente. Je ne veux pas malgré que j'attende chaque jour quelque navire porteur de tes nouvelles, courir la chance d'attendre au dernier moment vu la fréquence des occupations imprévues et pressantes qui parfois m'appellent hors de ville. Car j'ai besoin d'être un peu avec toi en correspondance puisque je ne pourrai encore tant de jours te voir qu'en portrait et échanger nos idées qu'avec la plume. Que la monotonie de mon existence me pèse! (...)
Paramaribo, 31 décembre 1840
Ma chère Louise!
Enfin après une longue interruption d'arrivages, le canon annonça hier un navire entré dans le fleuve et peu après, je fus en possession de ta bonne lettre du 13 octobre. J'ai la satisfaction de savoir que tu es ainsi qu'Alphonse et nos plus chers à Neuchâtel, bien portants et de lire ces détails si intéressants et si précieux pour moi.
J'ai appris par la lettre de Mr. Bosch-Reitz qui renfermait la tienne que la nouvelle de mon arrivée ici t'avait été acheminée et qu'ainsi tu n'auras pas eu l'inquiétude que tu aurais éprouvée si plus de 4 mois s'étaient passés sans recevoir cette nouvelle. (...)