Fonds Rose Kübler-Guye

 Inventaire fonds R. Kübler-Guye  (87 Ko)

Identification

1.1 Référence CH NEAVO RKG
1.2 Intitulé/analyse Fonds Rose Kübler-Guye
1.3 Dates extrêmes 1916-1923
1.4 Niveau de description

Fonds

1.5 Importance matérielle et support  

1 fourre cartonnée (no 32)

Contexte

2.2 Histoire administrative / Notice biographique

Rose (Marie) Guye, épouse Kübler, est née en 1896 à la frontière française, aux Monts-des-Verrières, Val-de-Travers, canton de Neuchâtel, dans une famille paysanne de sept enfants. Elle gardera toute sa vie un goût prononcé pour l'observation de la nature et des fleurs qu'elle prendra grand plaisir à reproduire sur la porcelaine jusqu'à sa mort en juillet 1978, dans sa quatre-vingt-deuxième année.

Le frère aîné de la famille qui prend soin des siens à la mort du père, porte un nom de héros : Achille. Il a une bonne situation à la poste et envoie ses sœurs aux noms de fleurs - Rose et Bluette - étudier à l'Ecole normale de Neuchâtel où elles acquièrent leur métier d'institutrice.

Dans son premier poste à l'année, Rose officie dans l'école à ordres multiples du Sapelet sur Travers. Elle y connaît la vie dure et solitaire d'une jeune femme de l'époque qui habite le modeste appartement de l'école. Courtisée par Max-Fritz Kübler de Travers, ingénieur agronome, elle devient bientôt son épouse et le suit en Algérie où il a trouvé un poste de gérant au domaine agricole de Saint-Robert près de Mouzaïaville, à 25 kilomètres de Blida et à 47 kilomètres d'Alger. Elle a 26 ans. Le couple séjourne à Saint-Robert d'avril 1922 à août 1923. Ce sont les lettres de Rose Kübler-Guye à sa mère durant ce premier séjour en Algérie qui sont déposées aux AVO. Elles constituent un émouvant témoignage de la vie d'un jeune couple expatrié, qui apprend la vie en commun et cherche sa place dans le monde de l'époque. Elles révèlent un regard curieux, attentif à la poésie du paysage, à la cocasserie de certaines situations, aux mœurs observées. Et puis, souvent, apparaît le besoin de suivre ce qui arrive aux siens, là-bas, au pays. Et parfois, en filigrane, transparaît aussi le « mal du pays ».
Ensuite Rose et son mari connaissent les voyages de ce temps d'incertitude, à la recherche d'une stabilité pour élever leur famille. Deux fils naîtront en Suisse, Francis et Max. Puis le couple s'installera dans le Nord de la France, à Noyelles près de Valenciennes, où Max-Fritz Kübler s'occupera d'une grande laiterie. Rose donnera naissance à leur troisième fils, Bernard. L'errance se poursuivra ensuite en Algérie, à Oran et à Alger, pour le compte du lait Guigoz. Un peu avant la Seconde Guerre mondiale, ce sera le retour en Suisse et l'installation à Travers, puis à Neuchâtel pour les études à venir des trois garçons : théologie, droit et géologie.

Rose exercera jusqu'à l'âge de la retraite une activité d'institutrice remplaçante tout en donnant des leçons de peinture sur porcelaine. Même dans l'âge avancé, Rose cherchera à conserver son indépendance financière en s'occupant jusqu'à sa mort d'enfants en difficulté scolaire, en les épaulant pour qu'ils puissent rester dans le système scolaire. Parallèlement, elle poursuit son activité artistique de peintre sur porcelaine et donne des cours dans cet art.
Sa gaîté, sa malice et son esprit d'indépendance, conservés malgré les aléas de la vie et la longue maladie de son époux, décédé en 1968, lui valent l'amour des siens et leur respect pour son sens de la vie et de la famille. Elle tenait toujours prêt son plateau florentin avec des verres pour un petit porto et un cendrier, car elle aimait « emprunter » une cigarette quand on venait la voir pour bavarder. Et elle demandait des nouvelles de chacun, comme elle le faisait déjà jadis, durant son premier séjour en Algérie, quand elle écrivait à sa mère depuis Saint-Robert.
Pour ses petits-enfants, elle était une grand-mère affectueuse qui aimait les tendres bourrades.
A ses enfants, fils et belles-filles, elle disait toujours : «Je veux mourir debout.» Et elle l'a fait. Un beau samedi matin de juin, quand les tonnelles de roses pompon sont en gloire, Rose Kübler Guye, trottant en direction du centre ville de Neuchâtel pour aller boire un café avec sa nièce favorite - Jacqueline Bauermeister-Guye - s'est écroulée sur la chaussée: son grand cœur l'avait lâchée.

Notes de Christine Kübler, sa belle-fille.

 

2.5 Modalité d'entrée

Don de son fils, Max Kübler avocat à Neuchâtel et de sa belle-fille Christine Kübler à Hauterive en 2007.

Contenu

3.1 Présentation du contenu

Le fonds comprend 4 lettres envoyées de Travers, 1922 et 1923 et 11 lettres d’Algérie, 1922, envoyées à sa mère. 1 carte postale, 1922, 3 « billets » sans date et 3 documents « officiels », 1916, envoyés à son frère. Il manque un certain nombre de lettres, notamment celles où Rose Kübler annonce probablement sa grossesse à sa famille. La dernière lettre est datée de Travers en décembre 1923, ce qui laisse supposer que le couple est revenu en Suisse. Une transcription des lettres, dactylographiée par Christine Kübler en 2006, accompagne le fonds.

3.3 Accroissements

Fonds fermé.

3.4 Mode de classement

Le fonds est classé.

Conditions d'accès et utilisation

4.2 Accessibilité

Le fonds est accessible sur rendez-vous aux AVO.

4.3 Droit d'auteur, conditions de reproduction

La reproduction ainsi que la publication des documents sont soumises à l'autorisation des AVO.

4.4 Langue des documents

Français.

4.6 Instruments de recherche

Inventaire sommaire.

Sources complémentaires

5.2 Existence de copies

Chez Mme C. Kübler.

5.3 Sources complémentaires dans le service d'archives

Non.

5.5 Bibliographie

Non.

Contrôle de la description

7.1 Note de l'archiviste

La description a été établie par Jacqueline Rossier et relue par Antoinette Béguin.

7.3 Date(s) de la description

31 mai 2007.



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