Fonds Agnès Christen-Lozeron

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Identification

1.1 Référence CH NE AVO ACL
1.2 Intitulé/analyse Fonds Agnès Christen-Lozeron
1.3 Dates extrêmes 1954-1968
1.4 Niveau de description

Fonds

1.5 Importance matérielle et support  

4 boîtes d’archives (no 96)

Contexte

2.2 Histoire administrative / Notice biographique

Agnès Christen-Lozeron (1888-29.12.1974) est l’épouse d’Hermann Christen (décédé le 24.11.1952 dans sa 70e année). Celui-ci était à la tête d’une petite entreprise de Villiers : Fabrique de pivotages en tous genres, pivotages et mise plate. Le couple a trois filles : Sophie Christen (décédée le 23.03.1974 à l’âge de 48 ans), qui résidait à Cernier, Marianne Christen, installée à Mexico, et Rosine Christen, qui épouse Gaston Fontaine et habite Dombresson.

Agnès Christen-Lozeron occupe une maison au lieu-dit Cheneau, à la sortie de Villiers sur la route du Pâquier. Elle sera nommée en 1960 pour une législature à la Commission scolaire de Villiers (sur la liste du parti radical). Profondément républicaine et passionnément attachée à l’idée que Neuchâtel n’est pas suisse avant le 1er mars 1848, elle publie des articles sur l’histoire neuchâteloise et suisse dans le Courrier du Val-de-Ruz, sous son nom ou sous le pseudonyme d’Historia. Elle rédige aussi quelques comptes rendus au titre de la chronique locale du Courrier du Val-de-Ruz.

Agnès Christen-Lozeron adresse des lettres à toutes les instances possibles pour défendre inlassablement ses thèses : la commémoration du 12 septembre 1814 comme date d’entrée de Neuchâtel dans la Confédération n’a pas de sens, l’indépendance réelle de Neuchâtel se concrétise par le traité de Paris du 26 mai 1857, le drapeau des chevrons est celui des princes et ne saurait être arboré à côté de celui de la République, la suppression de la croix irradiée des armoiries de l’Etat (décidée en 1955) est une hérésie, etc. Agnès Christen-Lozeron n’hésite pas à prendre la parole lors d’assemblées communales ou de cultes, à afficher ou à promener des pancartes, à lacérer ou à noircir des affiches (le Tribunal de police du Val-de-Ruz la condamnera pour cela à trois jours d’arrêt avec sursis en septembre 1964) ou encore à retourner sa carte civique à la Chancellerie d’Etat, en 1965 (pour protester contre le fait que l’écusson neuchâtelois n’est plus surmonté de la croix irradiée).

Son action est parallèle à celle du « Rassemblement républicain neuchâtelois », créé à Rochefort en février 1959 pour « défendre les traditions de la Révolution neuchâteloise et en particulier ses couleurs » (Agnès Christen-Lozeron entretient d’ailleurs toute une correspondance avec le secrétaire de ce mouvement, Emile A. Bihler). Le « Rassemblement républicain neuchâtelois » lutte en effet pour que les chevrons, « vestiges de l’oligarchie aristocratique et de la soumission de notre pays à une puissance étrangère » (L’Impartial, 24.01.1962) disparaissent de l’espace public au profit unique du drapeau républicain vert-blanc-rouge à croix suisse. Il s’oppose de même à la commémoration du 12 septembre (en 1964, le Grand Conseil renoncera d’ailleurs à une manifestation officielle pour marquer le 150e anniversaire de l’entrée de Neuchâtel dans la Confédération). Peu écouté, « l’ineffable Rassemblement républicain neuchâtelois qui a la manie d’écrire au parlement chaque fois qu’il siège » (L’Impartial, 15.02.1966) cesse de se manifester à la fin des années 1960.

La question du drapeau neuchâtelois a en effet animé la vie politique neuchâteloise à plusieurs reprises :

Alors qu'un décret du Grand Conseil du canton de Neuchâtel du 30 janvier 1849 a interdit les anciennes couleurs historiques (jaune, rouge et blanc) et prussiennes (orange, noir et blanc), avec la Loi sur les Communes du 5 mars 1888, plusieurs communes (Boudry, Cernier, Cressier, Le Landeron, Môtiers, Savagnier et Valangin) reprirent les chevrons sur leurs armoiries. Le drapeau de la ville de Neuchâtel reprend non seulement les armes historiques de la Principauté mais aussi une aigle noire. Il est intéressant de rappeler que l'aigle noire est présente également sur l'ancien drapeau du Royaume de Prusse. Toutefois, une modification du drapeau cantonal pour revenir à l'ancien drapeau historique fut demandée à plusieurs reprises depuis 1848 :
• En 1883 déjà, la Société suisse de numismatique invitait le Grand-conseil, le Conseil d'État et les Tribunaux à changer le drapeau.
• En 1917, la Société d'histoire et d'archéologie du Canton de Neuchâtel déplora également le drapeau, invitant les autorités à reprendre les couleurs historiques.
• Le 26 mars 1923, le Grand conseil rejeta une motion allant dans ce sens, motion déjà rejetée par le Conseil d'État auparavant.
• En 1934, une initiative lancée par la société d'étudiants Zofingue fut sans succès.
• Le 17 mai 1950, une motion au Grand conseil est déposée pour changer les armoiries mais garder le drapeau suite à une initiative populaire. Le décret élaboré fut approuvé à 55 voix contre 52 le 9 mars 1954 mais le texte fut sèchement rejeté en votation populaire le 20 juin 1954 notamment avec un large refus dans les Montagnes neuchâteloises [12'704 non contre 6'234 oui].

(Source : Wikipédia, consulté le 28.07.2018)

2.4 Historique de conservation

Ce fonds curieux par son contenu s’est retrouvé dans une brocante.

2.5 Modalité d'entrée

Don de Mme Chantal Matthey, graphiste et brocanteuse à Auvernier, par l’intermédiaire de M. Jean-Pierre Jelmini, 2015.

Contenu

3.1 Présentation du contenu

Le fonds est composé de lettres, copies de lettres, articles manuscrits et imprimés, brouillons et notes, ainsi que de nombreuses coupures de presse. La quasi-totalité des pièces a trait aux préoccupations de Mme Agnès Christen-Lozeron : d’une part démontrer par l’histoire que Neuchâtel ne devient suisse qu’avec la Révolution neuchâteloise du 1er mars 1848, d’autre part défendre l’écusson vert-blanc-rouge contre les chevrons et lutter pour le maintien de la croix suisse irradiée dans les armoiries cantonales.

3.3 Accroissements

Le fonds est fermé.

3.4 Mode de classement

Le fonds est classé.

Conditions d'accès et utilisation

4.2 Accessibilité

Le fonds est accessible sur rendez-vous aux AVO.

4.3 Droit d'auteur, conditions de reproduction

La reproduction ainsi que la publication des documents sont soumises à l'autorisation des AVO

4.4 Langue des documents

Français

4.6 Instruments de recherche

Inventaire partiellement détaillé

Contrôle de la description

7.1 Note de l'archiviste

La description a été établie par Jacques Ramseyer et relue par Marie-Paule Droz-Boillat.

7.3 Date(s) de la description

Août 2018



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