1918 : la guerre est finie

La France des lendemains de l’armistice du 11 novembre 1918, vue par un « un petit Français qui n’oublie pas ses hôtes »

1918 : la guerre est finie

Il s’agit des lettres adressées par Jean Riquaire à Irène Sandoz, entre le 2 septembre 1918 et le 11 mai 1921. Jean Riquaire est un jeune Français de Maubeuge. Il est venu en Suisse en 1917-1918 avec sa grand-mère, Veuve Camille Tellier. Bien accueilli au sein de la famille du vétérinaire Henri Sandoz de Neuchâtel, il s’est lié d’amitié avec une des filles de celui-ci, Irène Sandoz, « sa meilleure amie, sa conseilleuse, sa moraliseuse » (lettre du 28 octobre 1920).

Jean Riquaire garde un très bon souvenir de l’accueil reçu en Suisse, où il a suivi ses classes de l’automne 1917 à l’été 1918. Il a la nostalgie des bons amis rencontrés à Neuchâtel et des vacances au Val-de-Ruz, dans la résidence d’été des Sandoz, la Maison Rouge. Le 26 mars 1919, il écrit qu’il souhaite économiser de l’argent grâce à ses heures supplémentaires pour prendre un congé, voyager, et revoir la famille Sandoz à l’occasion des vendanges. Il en apprécie d’autant plus les lettres que lui adresse Irène Sandoz.

Jean Riquaire décrit son installation avec ses parents à Asnières en septembre 1918, sa convalescence après une opération le 29 octobre 1918. Il donne son sentiment sur la victoire, il évoque son travail dans l’entreprise familiale des Forges de Louvroil (manufacture d’étaux située à Clichy), les missions qui lui sont confiées, les cours de technologie qu’il suit, ses examens… Il adresse ses vœux de « petit Français qui n’oublie pas ses hôtes » (lettre du 29 décembre 1919). Il s’ennuie parfois dans sa ville natale de Maubeuge : « je suis venu m’enterrer vivant dans ma ville natale (…). Ici la nature n’a pas de charme tout est morne ; au lieu de voir des gentianes comme à Fenin, tu vois des briques, encore des briques et toujours des briques chose barbante. » (lettre du 21 avril 1920).

Mais « la vie reprend beaucoup l’on s’ennuie moins » (lettre du 10 décembre 1920) et la correspondance s’essouffle. Jean Riquaire pense d’abord à l’avenir… Entre-temps, il aura livré quelques impressions sur le vif d’un pays qui passe de la guerre à la paix, mais doit panser ses plaies.

Seize lettres et une carte postale de Jean Riquaire à Irène Sandoz ont été conservées. Elles appartiennent au fonds Claire Pagni.

 

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La guerre est finie

La fin de l'année de la Victoire

"Voilà un an que l’on a commencé à déblayer et à reconstruire..."

"Je suis toujours à l’usine (où) les travaux de reconstitution avancent d’ailleurs..."